Minsanté/Gestion du personnel : Dr Manaouda nomme les morts!

Nommée trois fois depuis son décès en 2020 . Un peu surréaliste. L’histoire de la nomination d’une défunte à un poste de responsabilité, fait jaser dans les chaumières de l’univers de la santé au Cameroun.

Dans l’un de ses derniers actes, Dr Manaouda Malachie, a procédé à un mouvement de personnels dans les services déconcentrés de son département ministériel. Des mutations en passant par les promotions. Chose curieuse, une cadre décédée depuis plusieurs années, continuera et ce pour une durée indéterminée, d’occuper un poste de responsabilité dans une formation hospitalière dans la région du Nord.  

Légèreté pathologique

En effet, Mme Djabou Christine épouse Godje, matricule 681082-O, décédée le 14 août 2020 puis inhumée quelques semaines plus tard, précisément le 31 août, n’en fini pas de susciter la curiosité. Aide-soignante de formation, elle sera tout  d’abord nommée au centre international de vaccination de Bertoua au le demain de son décès. Les largesses du minsante en sa faveur ne s’arrêteront pas là.  C’est ainsi qu’elle sera nommée par la suite chef de centre intégré de Makalingaï, poste créé. Le dernier scandale qui crève l’écran, c’est sa nomination au poste d’Économe du centre médical d’arrondissement de Going-Taala, région du Nord Cameroun. Trois nominations à titre posthume pour la même personne. La situation préoccupe, surtout dans un contexte où l’État a engagé le processus de recensement permanant de ses personnels et agents. Ce qui dérange c’est que, l’on nous demande de faire les recensements en ligne chaque fois, fait savoir sous fond d’indignation, un responsable. Il ajoute par ailleurs que le dernier recensement effectué date de deux semaines environ. Ce qui paraît curieux que ce cas passe inaperçu. Dr Manaouda Malachie serait entrain de montrer les signes de fatigue et ou alors il s’agirait de la mise en œuvre d’un projet visant à asphyxier ce département ministériel dont la sensibilité sociale est névralgique.  

Rattrapé par les faits

À nos jours, les multiples insuffisances décriées dans le secteur de la santé contrarient le ministre. Les contenus des slogans scandés par Dr Manaouda depuis son arrivée à tête de ce ministère, contrastent  avec la réalité. Le caractère fougueux tant apprécié ‘ en cet homme providentiel s’émousse à mesure que le temps passe. Résultats des courses, la modernisation des infrastructures ne rime pas forcément avec l’amélioration des conditions de travail. C’est donc un personnel en situation précaire, des soins de santé qui laissent à désirer.  

Réanimation  

Dr Manaouda Malachie devra réactiver les leviers de la bonne gouvernance, qu’il aurait déréglé pour des convenances personnelles. Il va falloir promouvoir le culte de l’effort et le mérite. Ce qui ne semble plus le cas, à en croire les témoignages de certains responsables. Dans la région de l’Est par exemple, le clientélisme et la corruption sont érigés en norme.  » La nomination au poste d’un chef de centre de santé oscillant entre 500 mille et 1 million FCFA », rapporte une source. Plusieurs responsables pointent du doigt la mauvaise gestion des fonds alloués à la prestation basée sur la performance des partenaires techniques et financiers du Cameroun. Un imbloglio à mettre à l’actif de l’ex délégué régional de la santé publique Est, qui serait le protégé du ministre [ndlr, le frère de la deuxième épouse du Minsante ], apprend-on. La même source évoque cette bataille ouverte contre les chefs de centre de santé non originaires de la région de l’Est ou qui ne sont pas membres  du clan. À titre d’illustration, l’hôpital de Ndélélé, n’est que l’ombre de lui-même. Dr Koudine Carlin, frère cadet de l’ex délégué, a réalisé l’exploit en si peu, de réduire à néant la renommée de cette institution.  » La terreur  » s’est mis à dos les populations à cause de la qualité exécrable des services, l’accueil et la gestion du personnel. Tous les agents d’appui qui refuseraient de faire la haie d’honneur tous les matins pour accueillir le  »ministre » de la santé de Ndélélé ont été rayés de la liste des effectifs, non sans avoir reçu des demandes d’explication. Aux dernières nouvelles, Dr Koudine ne aurait déserté son poste, car ne pouvant contenir la colère des populations qui l’accusent de rançonnement. Un communiqué- radio du préfet du département de la Kadey, Djadaï Yacouba rappelle par ailleurs ce dernier à regagner son poste de travail qu’il a abandonné depuis le 11 décembre 2023. En réalité, le déclic de cette tension sociale naît du fait que, la famille du jeune Rodrigues ( nom d’emprunt), victime d’accident de moto, n’a pas apprécié le comportement du médecin chef, qui aurait  exigé la somme de 100 mille frs avant toute intervention. Désemparée par ce manque d’humanisme, la famille va se référer à un centre de santé privé où la vie de l’accidenté a pu être sauvée. Soit 30 000 mille FCFA contrairement aux 50 000 proposés médecin chef de l’hôpital public. Faut agir !

Leprince Ekosso_(stg)

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