JEUNES ET VACANCES: Les parents, adultes et dirigeants politiciens protègent-ils encore les droits des enfants et jeunes vacanciers ?

Depuis le mois de juillet 2023, alors même que l’année scolaire s’achevait à peine que les grappes humaines d’enfants et de jeunes élèves vacanciers, envahissent aux cotés de millions d’enfants de la rue ou en situation de détresse, les orphelins et autres refugiés –tous les quartiers et centres urbains, marchés de fortune, rues, ruelles, trottoirs, administrations publiques, services privés, bars, restaurants… partout, ces jeunes gens et filles se sont subitement reconvertis en vendeurs ambulants, sauveteurs, tacherons, serviteurs, démarcheurs, commissionnaires, salariés rémunérés au forfait, travailleurs temporaires et intermittents…A ce jour, et malgré la journée de l’enfant africain institué il y’a 27années, la désinvolture malfaisante des parents et adultes, ajoutée à l’outrecuidance scabreuse des politiciens camerounais vis-à vis des enfants et jeunes issus des couches sociales pauvres et misérables sont de plus en plus catastrophiques et révoltantes-comment donc, personne ne suscite plus aucun espoir pour les enfants et jeunes générations ?
Alors même que tous les enfants et jeunes devaient vivre dans l’amour familiale, la paix, la justice ou cohésion sociale et l’espoir, des millions de parents et les pouvoirs publics semblent avoir pris la tangente ; et tous les enfants et jeunes ainsi abandonnés dans la nature sont des proies faciles pour des pédophiles, les sectes, les terroristes et autres barbares ou criminels de tout poil…
Pour ainsi dire, tous les regards des principaux dirigeants politiques sur les enfants et les jeunes sont des regards qui ont un caractère blessant, voire même agressif ; parce qu’ils ne leur reconnaissent aucun statut social propre, et notamment leurs droits et responsabilités historiques que ces dirigeants devraient accorder à cette catégorie très nombreuse de la population camerounaise.
Et attendu que le nombre des années n’est pas le marqueur le plus fiable, sans véritable remise en cause, sans véritable catharsis générale en vue d’exorciser les sept (07) appétits sataniques desdits dirigeants, il sera tentant que ces enfants et jeunes-là, tous déboussolés et désaxés, n’aient plus rien à perdre, sinon leur vie, et la leur ne valant presque plus quasiment la peine d’être vécue, pour qu’ils se transforment en véritables boulets au pieds des gobeurs, bouffeurs et gaffeurs des richesses nationales de la république du Cameroun.

Pour une répartition égale et équitable des richesses nationales…
Depuis trois décennies, le problème économique fondamental du Cameroun n’a jamais été celui de la création de la richesse, car celle-ci a toujours été présente ; mais c’est celui de sa répartition qui a toujours posé des problèmes. Face à cette distinctions illégale des richesses, les jeunes camerounais payent aujourd’hui un lourd tribut. A tous les niveaux, ils souffrent d’un sentiment d’injustice et de marginalisation. Pas de création d’emplois publics et privés… le taux de pauvreté est aujourd’hui plus élevé qu’en 1982. Résultats : on observe un déplacement massif et accéléré des jeunes des zones rurales vers les villes comme Douala, Yaoundé, Bamenda, Bafoussam… Avec tous les problèmes qu’une telle migration engendre… Inégalités encore, le taux de chômage des moins de 30 ans est de l’ordre de 60 %. Il y a aujourd’hui environ 6 millions de jeunes chômeurs, diplômés ou non ; rapportés à la taille d’une population totale de 25 millions !
Il faut noter que chaque année, environ 270.000 non diplômés et 170 000 nouveaux diplômés arrivent sur le marché de l’emploi, alors même que l’économie ne peut en absorber plus de 50 000. Ainsi, dans chaque famille camerounaise, on compte environ deux diplômés chômeurs. Et pour les parents qui ont fait des sacrifices considérables pour payer les études onéreuses à leurs enfants, c’est intolérable. Le ressentiment général des jeunes camerounais à l’égard des pouvoirs publics est l’indignation et la frustration nées de la fracture sociale qui sépare les « insiders » des « outsiders », c’est-à-dire ceux qui sont dans le système et ceux qui sont en dehors (la catégorie explosive)…
En définitive, pour ne pas assister à une société civile forte face à un pouvoir politique faible, il va falloir aux gouvernants actuels d’élargir au maximum leur système de répartition des richesses. Pour y parvenir, le clientélisme, la prévarication, la gabegie et la corruption doivent faire place à une bonne gouvernance rationalisée. Celle-ci n’est possible aujourd’hui que si les dirigeants actuels créent des systèmes d’alliances politiques avec toutes les autres grandes forces politiques du pays. Il faudra promouvoir le dialogue politique et social ; mettre sur pied des institutions pérennes et fortes ; faire des concessions et vraies ouvertures démocratiques pour mieux soutenir la paix, l’unité et la solidarité qui sont des valeurs fondamentales implacables, inflexibles et irréductibles. De même, ces dirigeants doivent s’efforcer de toujours intégrer une partie des revendications de la société civile dans leur programme de société.
En gros, la transition de notre pays vers un futur meilleur pour la jeunesse qui veut cesser d’être exclue, passe par une libération des énergies politiques nouvelles. Pour ce faire, les politiciens actuels doivent impérativement remettre en cause leurs propres carences, manquements et errements traditionnels, afin de pouvoir plus efficacement s’adapter aux multiples défis sociopolitiques.
Il faut rappeler que déjà en février 2008, le désespoir et l’amertume s’étaient emparés des cœurs et esprits des jeunes qui s’étaient alors sentis lésés, dépaysés et dépeuplés. Depuis lors, la jeunesse camerounaise, bien qu’étant fortement attaché aux idéaux de la République, semble avoir réorienté ses préoccupations légitimes vers la recherche des nouveaux repères ; le scepticisme prime, et tous les jeunes sont devenus frileux et défiants vis-à-vis d’un pouvoir laxiste et indolent. Au total, ils ne sont plus confiants et jugent leur avenir très peu prometteur. Tous partagent désormais la palme d’or du pessimisme. Et environ 80 % parmi eux identifient le chômage perpétuel comme la principale menace sociopolitique pour leur avenir et pour celui du Cameroun de demain.
A l’évidence, les pouvoirs publics camerounais actuels, corrompus et déconnectés des réalités socio-économiques ne suscitent plus aucun espoir pour les jeunes générations actuelles. Parviendront-ils à éteindre les charbons ardents explosifs qui pourraient enflammer toute la Nation et déboucher sur des déflagrations politiques et sociales d’une forte amplitude ?

La Rédaction

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